dimanche 10 mars 2013

SIL et accréditation

Les laboratoires hospitaliers de biologie et d'anatomopathologie sont soumis à une procédure d'accréditation. Elle vise à vérifier que les méthodes de production, les outils et les procédures sont conformes à la norme ISO 15189. Cette vérification étant contraignante, elle conditionne la poursuite ou l'arrêt de l'activité du laboratoire. L'activité des laboratoires repose sur des processus ou les informations numérisés prennent une place croissante. Cette norme concerne donc le SIL ou Système d'Information du Laboratoire. Quel sont les apports de l'accréditation sur ce système et sur la gestion du laboratoire ?

Signe d'une notion évolutive, les définitions du SIL sont variables. La terminologie autour du SIL est déjà assez vaste même dans le monde hospitalier : LIMS, SGL, SIGL, nous resterons ici sur SIL. 
"Par définition" de Système d'Information, le SIL consiste en l'ensemble les outils de traitement de l'information utilisés par un laboratoire. Information n'étant pas qu'informatique, nous pourrions y inclure les informations portées sur tout support : digitale mais aussi papier-imprimé, papier-crayon,  étiquette, code barre, images, fax, procédures affichées. Ce serait sans doute un peu trop ambitieux pour un début, et nous ne sommes pas encore très loin du début. Nous nous limiterons donc au système des informations numérisées utilisées dans le cadre de l'activité du laboratoire. 
Le SIL comprend une partie centrale permettant de gérer les identités patient, les demandes d'examen, la collecte des résultats, la traçabilité de la gestion de l'information. Nous l'appellerons le SIL Central, noté SILc. Ce système échange des informations avec la gestion des identités patients, des comptes utilisateurs et surtout avec les  automates. Et c'est là que les ennuis commencent. Ou sont les automates : dans le SIL ou à côté ?
Si vous êtes arrivés jusque là sans vous perdre, c'est qu'il est temps de se poser une question : Pourquoi toutes ces digressions terminologiques sur le SIL alors qu'on attend l'arrivée de l'accréditation ? Et bien voila, l'accréditation en ce qu'elle concerne le SIL suppose de délimiter le SIL. Donc on continue.

Les automates sont dans le SIL : C'est de plus en plus vrai. Ils viennent d'un temps ou les échanges entre le SILc et les automates étaient véhiculés par l'homme. Celui ci saisissait sur l'automate les demandes d'examen envoyées par le SILc. Après obtention, les résultats étaient saisis en retour sur le SILc à partir de l'automate. La numérisation des échanges entre automates et SILc est en voie de généralisation même si la maturité de ces offre et des compétences reste très inégale chez les fournisseurs d'automates. Plusieurs considèrent que la communication des informations avec le SILc n'est pas dans leur périmètre et que ce point est souvent sous évalué dans les contrats. Et pourtant il rentre en plein dans les questions posées par l'accréditation. Comment sauvegardez vous vos données ? Comment validez vous les résultats transmis ? Quels sont les utilisateurs habilités à modifier des données ? A les saisir ? Quelles sont les prérogatives du référent informatique ? Voici quelques unes des questions posées par l'accréditation. Si on considère que le SIL se limite au SILc, alors les réponses sont assez faciles à donner et à soutenir. Un système centralisé comme le SILc est sauvegardé selon des procédures maîtrisées par la direction informatique, les habilitations sont y centralisées, leur gestion est concentré sur quelques administrateurs, tout ceci permet de construire assez facilement des réponses solides aux questions de l'accréditation. En revanche, l'ouverture du SILc au SIL, comprenant également l'ensemble des systèmes informatiques des automates, donne des réponses plus complexes à construire. Les procédures étant très variables d'un système à l'autre, les référents plus nombreux donc plus difficile à couvrir par une organisation, la réponse à : comment sauvegardez vous les données des automates ? devient vite un ensemble de réponses assez diverses, donc complexes et moins robustes en terme de processus. 
Pour répondre aux questions posées au SIL et non au SILc dans le cadre de la démarche d'accréditation, il y a donc lieu de porter un effort sur la gestion de l'ensemble des éléments constituant le SIL, en particulier les automates. Le rôle de la direction informatique est alors de construire le cadre  dans lequel les différents automates vont s'intégrer. Ce cadre permet d'unifier la gestion des différentes activités mentionnées par l'accréditation centrées sur sécurité des systèmes et des données (sauvegarde, antivirus, gestion des habilitations). 

Dans les faits, les fournisseurs d'automate ne sont pas habitués à cette démarche. Elle reste mal comprise, hors contrat, hors compétence. Et pourtant, l'ignorer, c'est ignorer que les systèmes verticaux d'hier se connectent pour former un système complexe dans lequel les modes de gestion, au coeur de la sécurité du système, doivent évoluer pour prendre en compte les exigences minimales citées par l'accréditation. Cette démarche a aussi pour mérite de favoriser le rapprochement entre les métiers, la direction et les services support, dont la DSI.


mardi 29 janvier 2013

Dossier patient et activité

Côté médico, le dossier patient, côté économique, le codage des actes. Ces deux côtés sont ils appelés à se rejoindre ? En tout cas, l'apparition du dossier patient perturbe l'outil de gestion de l'activité dont l'implantation est plus ancienne.
Alors que la double saisie des informations médicales sur un papier et des informations économiques sur une application de gestion des actes était acceptable, saisir sur deux applications une même information devient peu acceptable par les équipes. A défaut de communication entre les deux côtés, et plutôt du médico vers l'économique, la saisie se fait hésitante, voir lacunaire. Les repères se brouillent et on attend l'outil parfaitement communicant, en mesure de transmettre intelligemment une information médicale à un acteur économique.
Le dossier médical communicant n'est pas prêt, les équipes non plus mais les éléments se mettent en place.

mercredi 25 juillet 2012

Les logiciels médicaux, pratique standard


Le logiciel tend à devenir une interface universelle. Présent dans les téléphones, les véhicules, les équipements de toutes sorte, cet objet permet de transformer les perceptions et les pratiques. Dans le monde médical, l’apparition des logiciels est assez récente mais leur développement est rapide. Ils tendent à s'intégrer à un ensemble de plus en plus vaste de dispositifs, parfois à les supplanter, en ouvrant de nouveaux horizons, accessibles uniquement par ces technologies.
Quels sont les moteurs de cette évolution, comment est elle contrôlée, quelles sont ses impacts ?  Cette note vise, à travers une série d’observations, à analyser les enjeux, les contraintes et les bénéfices associés à l'utilisation de logiciels d'assistance à la réalisation d'actes médicaux.
Qu’ils soient de nature diagnostic ou thérapeutique, les actes médicaux sont souvent réalisés en ayant recours à un logiciel. Dans son rôle d’outil diagnostic, le logiciel va combiner des informations provenant du patient avec une connaissance externe au patient pour donner une nouvelle information qui sera exploitée par le praticien pour élaborer son diagnostic. Les exemples sont nombreux, allant des résultats de biologie à l’analyse d’image, la plupart des diagnostics s’appuient sur une information issue d’un traitement logiciel.
Dans son rôle d’outil thérapeutique, le logiciel induit une action sur le patient. Par exemple, un robot opératoire intègre des logiciels qui analysent le geste du chirurgien pour piloter le bistouri électrique. Un logiciel d’aide à la prescription va analyser les données du patient pour valider une prescription proposée par le praticien.
Dans le contexte ou l’acte médical résulte d’une collaboration de plusieurs intervenants, le logiciel permet également de faciliter la communication nécessaire entre les acteurs.
Enjeux
Si le contexte économique ou le niveau d’exigence thérapeutique sont des moteurs de l’utilisation des logiciels dans la pratique médicale, l’un des facteurs de cette évolution est simplement l’apparition du logiciel et sa rencontre avec le monde de la médecine. Les logiciels et les systèmes d’informations qui les implémentent sont d’apparition relativement récente. Ils offrent des possibilités nouvelles, uniques dans le traitement de l’information, or la pratique de la médecine repose sur l’information. La rencontre entre ces deux univers parait prometteuse même si elle comporte les risques de l’innovation.
Pour les patients, les enjeux concernent la qualité et la sécurité de la prise en charge, voir l’accès aux soins. Pour les professionnels de santé, les enjeux concernent le rôle des praticiens, la définition des organisations de santé et, à terme la capacité à contrôler les dépenses de santé.
Contraintes et impacts
Le logiciel apporte de nouvelles contraintes dans la pratique médicale tant sur la sécurité de la prise en charge que sur l’organisation et les métiers de la santé.
Cadrer l’utilisation pour garantir la sécurité de la prise en charge
L’une des caractéristiques du logiciel est sa nouveauté. Les processus d’industrialisation des logiciels sont loin d’être aussi bien maîtrisés que dans d’autres secteurs comme l’industrie lourde ou le biomédical. Mais surtout, le logiciel est par nature, souple, adaptable, évolutif. Ces qualités sont autant de difficultés pour valider, documenter, maintenir. Il peut donc connaitre des défaillances de fonctionnement qui sont d’autant moins bien vécues que le service rendu en fonctionnement est réel.
La panne du dispositif liée au logiciel n’est pas exceptionnelle et doit être prévenue à différents niveaux. Les équipements biomédicaux font l’objet de certification qui garantit leur fonctionnement. Des initiatives plus récentes et plus spécifiques au logiciel sont actuellement en cours comme la certification des logiciels d’aide à la prescription (LAP) par la HAS. Au niveau des établissement de santé, la panne doit faire l’objet de procédures de recours, connues, applicables et efficaces. Ces procédures s’inscrivent dans une politique de sécurité des systèmes d’informations définie au niveau d’un établissement.
Prévenir les changements induits par le logiciel médical
Dans sa nouveauté, l’utilisation de dispositifs médicaux intégrant du logiciel suppose des changements. Leur impact sur la pratique médicale est sensible et peut être conséquent. Par exemple un système d’aide à la prescription a des impacts multiples sur les acteurs et l’organisation. Pour le médecin la prescription sera facilitée par l’utilisation de protocoles mais entravée par une demande de précision plus grande ou un niveau de validation inédit. Pour l’infirmière qui administre la prescription, elle suppose un apprentissage du logiciel, une évolution de l’organisation de son travail. Pour la pharmacie, la validation des médicaments induit une nouvelle organisation.
L’utilisation de logiciels d’aide à la réalisation des actes touche également au rôle des personnels soignants. Souvent acteurs lors de la mise en place d’outils logiciels, certains professionnels de santé deviennent référent ou administrateur métier, nouveau rôle pour les professionnels de santé. 
Les utilisateurs de ces technologies voient leur métier évoluer. Par exemple, un anesthésiste qui passe une partie de son temps à ajuster une prescription de morphinique en fonction de la profondeur d’anesthésie, peut, avec un dispositif logiciel qui automatise cette tâche, assurer un rôle plus complet auprès de son patient lors des moments cruciaux comme l’intubation. 
La généralisation de tels systèmes pourrait avoir des impacts sur l’organisation. Sans diminuer la sécurité, il parait possible de réajuster les compétences et les effectifs à la présence de ces nouveaux outils. L’anesthésiste équipé d’un dispositif d’assistance à l’anesthésie pourrait augmenter sa charge de travail quitte à renforcer la présence d’IADE (Infirmier Anesthésiste Diplômé d’Etat) au bloc opératoire. Le parallèle avec les systèmes de pilotage automatique dans les avions a son sens. Il a permis de faire passer le nombre de pilotes par embarcation de 3 à 2.
D’autres impacts seraient d’intéressants sujets d’étude pour les ergonomes. Par exemple le passage d’une écriture manuscrite à une saisie sur support numérique a t’il des conséquences sur le raisonnement médical ?
Les changements apportés par l’utilisation du logiciel commencent à être connus mais restent encore une découverte pour chacun des établissements qui s’y prêtent. Un référentiel des pratiques pourrait probablement consolider les effets de ces changements.
Identifier les limites pour prévenir les mirages
Le contact avec les système d’informations cliniques développe l’imagination des directions métiers et des fournisseurs de solutions au point que les limites ne soient pas toujours très faciles à identifier.
La technologie est universelle, puissante, multiforme. Elle stimule les tendances inventives des utilisateurs dont les besoins sont multiples, souvent fondés. La tentation est alors grande de développer des systèmes sur-mesure. En revanche il est délicat d’estimer correctement la difficulté et l’effort à consentir pour leur mise en oeuvre. 
La puissance du logiciel se limite à la faiblesse des organisations qui les assemblent et les distribuent.
Veiller à l’évolution du champ des responsabilités
L’utilisation d’un logiciel s’accompagne d’un déplacement de responsabilité. Alors que le médecin détenait toute la responsabilité d’un diagnostic ou d’une prescription, le logiciel est maintenant là pour en assumer une part. Cette part est encore assez mal définie et les contrats proposés par les éditeurs dégagent leur responsabilité sur les conséquences d’une altération de données, panne ou autre dysfonctionnement du logiciel. Néanmoins, des initiatives comme la certification des logiciels apparaissent en passe d’inscrire ce transfert de responsabilité dans des textes.
Bénéfices des usages
Les publications françaises sur les bénéfices des systèmes d’information cliniques restent assez rares. Pourtant les bénéfices de l’utilisation de logiciels dans le cadre clinique, apparaissent souvent de façon «évidente» aux utilisateurs. Une analyse rapide montre que ces bénéfices sont bien réels au point de rendre l’utilisation des logiciels incontournable dans la réalisation des actes médicaux.
Le logiciel clinique devient incontournable
L’observation montre que dans un établissement de santé, le niveau de prise en charge actuel du patient ne pourrait plus être assuré sans logiciel. Dans toutes les spécialités, l’outil logiciel devient indispensable à la prise en charge du patient, il s’est déjà inscrit dans une organisation, elle même réadaptée à ses nouvelles fonctionnalités.
On se limitera à un exemple simple. Toute la chaine de traitement des résultats de laboratoire repose sur l’intégration de plusieurs logiciels. Lorsque le fonctionnement de cette chaîne est interrompue ou même altérée, les délais de mise à disposition des résultats s’allongent, l’organisation se dégrade, les décisions thérapeutiques prennent du retard et les traitements sont différés.
Prise en charge augmentée
La puissance de traitement de l’information permet de prendre en compte une somme d’informations liées au patient ou à une connaissance externe pour permettre une prise en charge «augmentée». L’un des équipements utilisé en anesthésie pour surveiller le sommeil du patient en donne un exemple. Cet équipement analyse l’électroencéphalogramme du patient et le confronte à une base de données de plusieurs centaines de cas, intégrée à l’équipement, pour donner un index de profondeur d’anesthésie. Cet exemple montre comment une connaissance externe recueillie auprès de plusieurs centaines de patients peut être intégrée pour donner un index donnant au praticien un outil de décision thérapeutique sur son patient.
Dans ces cas comme dans bien d’autres, l’utilisation des technologies intégrant des  traitements logiciels donne aux équipes en charge des patients des possibilités inédites pour améliorer et fiabiliser le diagnostic et les traitements. 
Harmonisation des pratiques
Il est assez immédiat de constater que l’utilisation de logiciel a pour effet d’harmoniser les pratiques au sein d’une organisation de santé. Le cas de la prescription médicale en est une illustration. Sans logiciel, la prescription médicamenteuse est faite à partir des connaissances du médecin sur un support papier par le geste de l’écriture. D’un service à l’autre, d’un médecin à un autre, la connaissance, son expression varie. Une anecdote rapportée par une confrère rapporte le cas d’un médecin ayant prescrit à un patient «qq goûtes». Le médecin signifiait «quelques goûtes» mais le patient a compris 99 goûtes et s’est retrouvé en réanimation. Le logiciel uniformise l’écriture, la connaissance et donc une partie de la pratique médicale. Plus largement, la mise en place de référentiels permet d’harmoniser les pratiques, de fiabiliser les échanges. C’est l’un des enjeux de la prescription connectée et l’un des sujets de la certification des LAP.
La standardisation gomme certaines difficultés liées aux échanges entre professionnels ou avec les patients. Le temps gagné et la fiabilisation des échanges bénéficie aux équipes, qui gagnent en confort d’utilisation, et aux patients par une meilleure connexion des équipes soignantes. La standardisation bénéficie également aux organisations par une rationalisation du travail.
Conclusion
La médecine à plusieurs milliers d’années d’histoire, l’informatique moins de cinquante ans. La rencontre de ces deux mondes est pourtant prometteuse tant l’adoption des logiciels médicaux est rapide et pertinente. Ces évolutions donnent l’occasion de repenser la place des différents acteurs et les objectifs d’un système de soin.

samedi 21 avril 2012

Bascule

Mais, vous rendez vous compte du risque que vous prenez en prescrivant sur du papier ?

La prochaine certification V2010 intègre des indicateurs concernant le SIH issus du plan hôpital numérique (http://www.ticsante.com/show.php?page=story&id=1235&story=1235). Est ce là l'indice d'un changement ? Le système d'information hospitalier serait il en passe de devenir le standard de fait, la bonne pratique. Ne pas le développer deviendrait il une conduite à risque ?

Echange récent autour de la prescription. Plusieurs outils informatique sont actuellement utilisés pour prescrire des médicaments. Certains se basent sur le référentiel de médicament Thériaque, d'autre sur le Vidal, d'autres sur une liste de médicament définie dans le logiciel. Naturellement, ce défaut fait apparaître le risque d'incohérence d'une prescription. Ce risque serait amplifié dans la mesure ou ces outils seraient interconnectés, mais revenons aux fondamentaux et voyons comment considérer ce risque face à une prescription papier.
Il est étonnant de voir le personnel médical, lorsqu'il est impliqué dans la mise en place d'un SIH, reconsidérer les pratiques antérieures à la mise en place d'un outil. L'oeil critique se développe et voit dans un dossier papier, non pas un dossier patient mais des dossiers de service avec des formats différents, des rangements aléatoires. Apparaissent non pas une prescription de service mais des prescriptions de médecins du service, avec les limites qu'elle comporte sur la lisibilité, la complétude, la traçabilité. Et le référentiel, quel est il, comment est il surveillé dans toutes ces pratiques ?

Les problèmes qui apparaissent lors de la mise en place d'un SIH sont souvent bien présents avant. Le SIH les réduits très probablement sans pour autant les résoudre parfaitement. Cette prise de conscience est en train de se faire, les initiatives actuelles font apparaitre le bout du tunnel.

lundi 9 avril 2012

De 2 à 3 ou la relation MOE-MOA

Vous l'aurez peut être constaté, un manque de cohésion entre les équipes d'un établissement peut transformer la relation client-fournisseur en une relation à trois : service A-fournisseur F-service B.

Cette situation peut se produire lorsqu'un différent s'est installé entre deux équipes. Réel ou supposé, récent ou historique, souvent non dit, passé inaperçu dans des copies cachées, il surgit lorsqu'un projet amène les deux équipes de l'établissement à collaborer avec un fournisseur commun.
Arrive une confidence, une réflexion qui montre à F que A et B ne se comprennent pas toujours, ou plus prosaïquement que l'autre ne comprend pas bien. F est alors bien placé pour observer, et donner un avis fondé sur une connaissance étendue des relations entre tous les A et les B qu'il a pu observer dans tous les "autres" établissements.

Le fournisseur peut s'engouffrer dans cette nouvelle position et y voir une aubaine : son rôle de prestataire, attendu pour rendre un service s'est déplacé. Il devient maintenant conseil de A ou de B, voir des deux mais dans la situation, c'est plus délicat. Parfois même cette nouvelle prérogative est vécue comme un déplacement de prestation : le service à rendre devient le conseil. La mission première est maintenant attribuée à A ou à B qui doit tester ou paramétrer et réaliser la prestation attendue initialement de F.

De témoin, F peut devenir juge d'une relation entre A et B. Quel que soit le parti qu'il prendra, il pourra maintenir la dissension entre A et B. Mais selon le parti qu'il prendra il risque de rentrer en désaccord avec l'une des parties. S'engage alors un autre différent entre F et A ou B. Le différent entre A et B vient alors de se transformer en un différent avec F et A ou B et un soutien de B ou A (respectivement) à F. Le but de ces échanges n'était il pas de déplacer le différent pour ne pas l'aborder, ne sachant sans doute comment le faire.

Evidemment, les fournisseurs peuvent apprécier cette situation. Pourtant elle peut devenir inconfortable.

Etre cohérent vis à vis du tiers est pourtant simple. Il est nécessaire de clarifier la relation inter-service par exemple en déterminant les rôles et responsabilités interne vis à vis de la prestation.

Dans un second temps, ce type de relation peut se construire avec le fournisseur.

Pourquoi un blog sur les SIH ?


L'informatisation des établissements de santé relève encore d'avantage de l'exploration de forêts vierges que d'une promenade en Beauce, c'est ce qui fait son intérêt.

Ces explorations ne peuvent se passer d'un carnet de route pour y livrer les interrogations, les écueils et les découvertes du chemin. Ces récits seront d'autant plus riches que les contributions seront diverses, donc bienvenu aux histoires, aux doutes et aux révélations des explorateurs de SIH.

mercredi 14 mars 2012

On rêve

Point de vue de médecin : L'informatisation n'est pas un rêve, ça n'est qu'une progression.

L'exigence portant sur un monde parfait d'informatisation est fallacieuse.
L'informatisation ne peut qu'apporter un progrès à une situation très imparfaite.

Soyons réaliste. Actuellement, le dossier papier de prescription :
- est illisible
- les prescriptions non structurées : "perfalgan 3/j", "3 g/j",... ?
- lacunaire

L'informatisation apporte un progrès : des feuilles lisibles, structurées. Ce progrès est mesuré par la progression des indicateurs IPAQSS lors de l'informatisation.

Ce besoin de perfection inaccessible ne serait il que la manifestation d'une crainte du changement ?